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Les impacts environnementaux et sociaux du numérique : un défi de taille à relever

Le numérique est omniprésent dans nos vies, et les chiffres qui illustrent cette réalité donnent le vertige. Aujourd’hui, le monde compte près de 9 milliards d’appareils connectés : 2 milliards de smartphones, 1 milliard d’ordinateurs, entre 5 et 7 milliards d’objets connectés, ainsi que 45 millions de serveurs et 800 millions d’équipements réseau comme les box ADSL.

Un impact environnemental colossal dès la fabrication

L’impact environnemental du numérique est principalement lié à deux étapes clés : la fabrication des appareils et leur fin de vie. Par exemple, produire un seul ordinateur nécessite environ 240 kg de combustibles fossiles, 22 kg de produits chimiques et 1,5 tonne d’eau. Ces ressources, consommées en amont, s’accompagnent d’une empreinte carbone considérable. À cela s’ajoute la gestion insuffisante des déchets électroniques. Nombre de ces appareils, en fin de vie, parcourent des milliers de kilomètres pour être détruits dans des conditions souvent illégales, exacerbant encore leur impact sur l’environnement.

Des usages numériques énergivores

Nos usages numériques quotidiens sont variés et omniprésents : regarder des vidéos, écouter de la musique, acheter en ligne, utiliser les réseaux sociaux ou encore envoyer des emails. Chaque activité repose sur des infrastructures massives comme les data centers, ces centres de stockage qui consomment énormément d’électricité.

Un simple visionnage de vidéo en ligne de dix minutes consomme autant d’énergie que l’utilisation d’un smartphone pendant dix jours. Le format vidéo représente 60 % des flux de données mondiales et génère plus de 300 millions de tonnes de CO2 chaque année, soit l’équivalent du bilan carbone d’un pays comme l’Espagne.

Le rôle des data centers

Les data centers sont parmi les principaux responsables de la consommation énergétique du numérique. Certains, situés en Laponie, utilisent le froid naturel pour réduire leurs besoins en climatisation. Cependant, même avec ces innovations, ils consomment environ quatre fois plus d’énergie que le Wi-Fi.

Chaque jour, nous nous connectons à une centaine de data centers sans même en avoir conscience, simplement en utilisant nos smartphones ou ordinateurs. Ces centres sont le moteur caché de l’économie numérique, mais aussi l’un de ses principaux défis environnementaux.

Une empreinte sociale et économique préoccupante

Le numérique ne pose pas uniquement des questions environnementales. Sur le plan social, la production des équipements s’accompagne souvent de violations des droits des travailleurs dans certains pays. De plus, la fracture numérique reste une réalité : certaines populations, isolées géographiquement ou exclues économiquement, n’ont pas accès aux outils technologiques.

Sur le plan économique, les équipements numériques sont souvent conçus pour une obsolescence rapide, ce qui pousse à une surconsommation. Cette logique va à l’encontre des principes du développement durable.

Pollution cognitive et surcharge mentale

Un phénomène récent mais préoccupant est la pollution cognitive. L’omniprésence des écrans et des notifications entraîne une surcharge d’informations souvent inutiles, ce qui nuit à notre concentration et à notre bien-être mental. Le multitasking, encouragé par les outils numériques, fragmente notre attention et réduit notre efficacité.

Des pratiques pour réduire l’impact environnemental

Face à ces défis, des solutions existent. Lors de la conception de sites web ou d’applications, par exemple, plusieurs bonnes pratiques peuvent être adoptées :

  • Éliminer les fonctionnalités non essentielles pour réduire la consommation énergétique.
  • Optimiser le design web, notamment avec une approche « mobile first » et un fonctionnement adapté aux terminaux anciens.
  • Réduire le poids des pages web et des flux de données pour limiter la charge sur les infrastructures.

Ces actions, inspirées du référentiel Green IT, permettent de diminuer l’empreinte environnementale des services numériques.

Vers un numérique durable

Pour réduire les impacts environnementaux du numérique d’ici 2030, plusieurs leviers peuvent être activés :

  • Allonger la durée de vie des équipements grâce à une meilleure conception et une réparabilité accrue.
  • Optimiser les flux vidéo, par exemple en adaptant leur qualité aux terminaux utilisés.
  • Améliorer l’efficacité énergétique des équipements et des centres de données.
  • Encourager l’usage du Wi-Fi plutôt que des réseaux mobiles lorsqu’ils sont disponibles.

Le numérique : problème ou solution ?

Malgré ses impacts négatifs, le numérique joue également un rôle clé dans la transition énergétique. Il permet notamment de :

  • Réduire les déplacements grâce au télétravail et aux visioconférences.
  • Optimiser les consommations d’énergie, par exemple via des systèmes de gestion intelligents.
  • Modéliser la biodiversité pour mieux la protéger.
  • Renforcer la résilience des territoires face aux crises.

Le marketing numérique sous la loupe

Le marketing numérique, notamment via les publicités en ligne, illustre parfaitement cette dualité. Selon le cabinet Fifty Five, une campagne classique émet 71 tonnes de CO2, soit autant que 35 allers-retours en avion entre Paris et New York. Ces campagnes, souvent basées sur des vidéos ou des emails, contribuent largement à la pollution numérique.

Envoyer des emails ciblés, éviter les envois inutiles, ou encore limiter la qualité des contenus visuels sont autant de gestes simples pour réduire leur empreinte.

Conclusion

Le numérique est une formidable opportunité pour l’humanité, mais ses impacts ne peuvent être ignorés. Adopter une démarche responsable, en tenant compte des aspects environnementaux, économiques et sociaux, est essentiel pour construire un futur durable. En tant qu’individus ou organisations, nos choix peuvent faire la différence. Ensemble, œuvrons pour un numérique plus respectueux et éthique.