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Retour d’expérience d’un livre jeunesse en autoédition grâce au crowdfunding

Je me suis lancée dans l’aventure de l’autoédition lorsque j’ai voulu créer mon premier livre pour enfants « Iris la surfeuse globe-trotteuse ». Je ne souhaitais pas faire beaucoup d’exemplaires et surtout je ne voulais pas que le livre soit modifié au niveau de l’histoire et des visuels. L’autoédition m’est vite apparue comme une évidence. Je me suis renseignée auprès d’auteurs ayant déjà expérimenté ce principe d’édition et sur des forums en ligne pour me faire une idée des étapes à suivre. Dans cet article, je souhaite vous partager mon retour d’expérience sur cette folle aventure et vous expliquer pourquoi j’ai fait une campagne de financement participatif pour l’impression du livre.

1. La création du livre

J’ai dans un premier temps réalisé le storyboard du livre avec des croquis et quelques éléments de l’histoire. Ayant les compétences en design graphique et en illustration cette partie n’a pas été trop difficile. Puis il a fallu penser au format. Cette partie n’a pas été chose facile, je voulais un format facile à prendre en main et qui permette de mettre en valeur les illustrations. J’ai trouvé des idées et inspirations dans les librairies où le choix des livres jeunesses est très vaste et je me suis finalement décidée sur le format carré. Je trouvais ce format facile à prendre en main. J’ai ensuite retravaillé chaque illustration et les textes avant de les mettre en page. Enfin, vient la phase des mentions à faire apparaître sur un livre jeunesse. Il n’y en a pas beaucoup, simplement le dépôt légal du livre qui correspond à la date d’édition ainsi que l’article de loi n°49.956 du 6 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse modifiée par la loi n°2011-525 du 17 mai 2011. J’ai mis également la date de publication et le numéro ISNB qui permet d’avoir un code-barre pour le vendre en magasin ou librairie. J’ai obtenu ce code en faisant une demande de numéro ISBN sur le site https://www.afnil.org/.


La partie la plus complexe fût la relecture. Malgré les textes très courts du livre, j’ai demandé à une dizaine de personnes de bien vouloir les relire. Pour la petite anecdote, le jour du lancement des impressions, l’imprimeur a vu deux coquilles qui ont pu être corrigées heureusement !

2. Le financement participatif

L’impression du livre est un budget conséquent qui peut varier en fonction du papier et du type de finitions souhaitées. N’ayant pas les ressources nécessaires pour avancer cette somme, j’ai décidé de faire une campagne de financement participatif. Le financement participatif ou crowdfunding, est un outil de collecte de fonds qui fonctionne généralement avec une plateforme en ligne et qui permet à des contributeurs de choisir de financer un projet qu’ils aiment. Le but était de financer l’impression de 300 exemplaires du livre ainsi que les contreparties de la campagne. Les contreparties sont les goodies ou compensations en échange des contributions faites par les donateurs. Elles permettent de faire des contributeurs des membres privilégiés de la campagne. J’ai souhaité utiliser une plateforme bretonne qui s’appelle Kengo pour rester dans une démarche locale. Bien évidemment, j’ai comparé avec les autres plateformes comme Ulule, Ekosea, Kisskissbankbank . Je souhaitais connaître le pourcentage retenu par chacune des plateformes sur le budget global. Pour déterminer le budget de la campagne, j’ai demandé des devis à l’imprimeur avec lequel je voulais travailler. J’y ai inclu l’impression du livre, des contreparties, mon temps passé sur le projet et la commission que prend la plateforme sur mon projet. Un autre aspect que j’ai dû prendre en compte pour mon budget fût la livraison et le coût d’envoi. J’ai vraiment sous-estimé cette partie. Le financement participatif s’est avéré être un très bon moyen pour faire connaître mon projet et impliquer les participants dans l’aventure. Une fois la plateforme, le budget, la présentation et les contreparties choisies, je me suis attaquée au plan de communication.

3. Le plan de communication

Vient ensuite la stratégie de communication pour diffuser un maximum mon projet. Pour mon livre, j’ai réalisé un plan de communication et créé des visuels en fonction des réseaux sociaux et de ma cible. J’ai essayé de poster une publication chaque jour pour informer sur l’avancement de la campagne, apporter des explications et interagir avec ma communauté. Une fois la campagne lancée, j’ai envoyé la nouvelle à mon réseau proche, ma famille et mes amis. Après une semaine de lancement j’ai commencé à contacter la presse locale via un communiqué de presse ainsi que mon réseau professionnel. J’ai ensuite essayé de contacter des bloggeurs susceptibles d’être intéressés par le livre et son histoire. Je les ai relancés car ils sont énormément sollicités et oublient souvent de répondre. L’idée d’envoyer mon projet à des personnes influentes était qu’ils puissent partager l’information avec leur large communauté.

4. L’impression, les ventes, le démarchage et la logistique

Une fois la campagne de financement terminée après 40 jours intenses, il est l’heure de lancer les impressions du livre. Cela a été pour moi la partie la plus stressante et en même temps la plus belle de voir enfin ce projet se concrétiser. Une fois les impressions du livre et des contreparties faites, je me suis occupée de l’envoi. J’avais 170 livres à envoyer ! J’ai commandé des enveloppes matelassées puis des timbres et des stickers de suivi via La Poste. Durant 1 semaine, j’ai rempli les enveloppes de livres et contreparties pour qu’elles puissent arriver avant Noël. L’étape suivante a été de mettre mon livre en vente sur mon site internet puis d’aller à la rencontre des librairies et magasins. L’accueil des librairies pour un livre en autoédition n’est pas très évident mais peut vous permettre d’avoir plus de visibilité. Les librairies prennent généralement un pourcentage sur la vente. J’ai trouvé également des petites boutiques qui prenaient le livre en dépôt ce qui est plus avantageux.

5. Le bilan, avantages et inconvénients de l’autoédition

Un des premiers avantages d’une aventure en autoédition c’est la liberté de création de l’histoire, des illustrations, d’impression, du format et du mode de distribution. La seule contrainte si on peut appeler ça une contrainte, c’est d’avoir un numéro ISBN. On peut distribuer le livre où on le souhaite et gérer nous-même la communication. La gestion d’un tel projet seul n’est en revanche pas évident. Autre aspect, il faut penser à la campagne de financement, au budget, à l’impression, à la logistique de l’envoi des livres, à la commercialisation et la communication. Cela demande beaucoup d’énergie et d’organisation. Le bilan que je ferais de cette aventure c’est qu’elle fut riche en apprentissage, en rencontres et en dépassement de soi.

La suite de l’aventure en autoédition avec les aventures d’Iris va être de continuer à parler du projet et le diffuser. J’essayerais d’aller sur des salons pour les auteurs en autoédition. Des collaborations et des interventions dans des écoles vont surement s’organiser. L’autoédition ouvre des portes sur de belles opportunités. J’espère que ce retour d’expérience pourra vous aider à vous lancer et que vos livres verront le jour. Si vous souhaitez découvrir le livre des aventures d’Iris la surfeuse globe-trotteuse vous pouvez le retrouver ici.